Est-ce si facile que ça de faire de la radio ou de produire son podcast ? La réponse est bien évidemment non. L’audio est un média de masse, qui a ses propres règles et ses formats qu’il faut apprendre. Et surtout, il faut sans cesse travailler et s’améliorer. C’est pour cela que les animateurs sont coachés, avant et après leurs interventions.

À côté des amateurs et des passionnés, de plus en plus d’entreprises veulent aussi créer leur podcast. Le sujet paraît simple mais en réalité il ne l’est pas… Le podcast est un format difficile à concevoir, que ce soit dans l’écriture tout comme dans l’interprétation. La bonne volonté ne suffit pas !
En radio, les meilleurs animateurs et journalistes sont surtout des professionnels qui préparent beaucoup leurs interventions. Et ils sont avant tout coachés au quotidien, pour toujours s’améliorer.

Bien que ce sujet soit un peu confidentiel, Julien Courbet et Christophe Dalence témoignent et décrivent ici l’importance du coaching vocal.

Julien Courbet : “Ce qui m’a fait progresser assez vite, c’est de me réécouter”

Julien Courbet est au micro de RTL tous les matins depuis 1998 (Crédits : laureinatv)

La prise de parole, c’est le quotidien de Julien Courbet. Sa première fois en radio, c’était à Bordeaux, au sein d’une radio libre qui s’appelait Radio Bordeaux Une. “Elle était catastrophique cette première intervention car on peut être fait pour ce métier mais la technique, on ne l’a jamais du premier coup.”, confie-t-il.

En réécoutant régulièrement ses passages au micro, Julien Courbet a pu rapidement progresser. Même pendant les moments où il a eu l’impression d’avoir été bon à l’antenne, les écoutes de piges lui ont toujours permis de comprendre comment être meilleur. “La réalité, c’est que, quand vous vous réécoutez, vous vous apercevez que vous avez des tics de langage, que vous n’êtes pas dans le rythme”, affirme celui qui a officié sur Wit FM, Sud Radio et NRJ avant d’arriver sur RTL.

Pour les auditeurs, une émission de radio ne sera jamais perçue comme intéressante si les “speaks” sont de mauvaise qualité. Et pour atteindre un bon niveau au micro, il n’y a pas spécialement de recette miracle. Il faut avant tout pratiquer, “bouffer du micro” comme dit Julien Courbet. “Avant d’arriver sur RTL, j’ai dû peut-être me taper des dizaines et des dizaines de milliers d’heures de micro”. Et il faut surtout se réécouter, réaliser une autocritique et se faire évaluer par une oreille experte. “C’est très important parce que c’est comme ça qu’on va s’apercevoir qu’il y a énormément de défauts dans ce que vous faites.”. Julien Courbet recommande ainsi à tous ceux qui veulent démarrer en radio ou lancer un podcast de “prendre un micro, [et ensuite] se réécouter, [accompagné] d’un coach”.

Christophe Dalence : “Le coaching radio accompagne l’animateur pour le rendre plus performant”

Christophe Dalence est le directeur des programmes du pôle Broadcast de Mediameeting. À ce titre, il a en charge les animateurs des quatre stations de radios FM du Groupe (Toulouse FM, Gold FM, 47 FM et RBA). Christophe a travaillé pour de grands opérateurs de radio français, et ce, depuis 1996. Sa longue carrière lui permet d’affirmer l’importance du rôle de “coach radio”.
Selon lui, “le coach accompagne l’animateur pour le rendre plus performant et améliorer ses compétences. Il contrôle ses prestations afin de les rendre plus efficaces. Il conseille, définit des méthodes de travail et fait appliquer des règles marketing”.

Le rôle du “policy book”

Le “policy book” est un terme souvent utilisé en radio. La rédaction d’un “policy book” permet de définir l’ensemble des règles à respecter pour animer une émission de radio. C’est une sorte de cahier des charges, qui sert de base de travail pour coacher les animateurs. “Le policy book définit la stratégie, la promesse-produit, elle identifie l’offre proposée, la cible du média“, selon Christophe Dalence. Cette charte caractérise le “persona” à qui on s’adresse, l’audience visée (sexe, CSP, lieu d’habitation, … et bien sûr les modes de vie qui en découlent).
On y retrouve également le positionnement, les moyens pour répondre aux besoins de la cible et faire face à la concurrence. Mais également tout ce qui est relatif au contenu : “les termes et les formules à utiliser, les mots à employer et ceux à éviter, les thèmes abordés, les temps de parole. Il y a aussi la définition des méthodes pour être le plus efficace possible afin de susciter l’intérêt de l’auditeur et surtout maintenir son attention. Et il est aussi question de tonalité ; quel est le ton à employer, le rythme, etc.”, précise Christophe Dalence.

“Aircheck”, les écoutes de piges

En radio, les animateurs sont généralement en direct. La façon la plus simple pour les coacher, c’est de faire avec eux des “écoutes de piges-antenne”. Selon ce directeur des programmes, “l’écoute de pige est essentielle. En fait, c’est une réécoute des programmes qui ont déjà été diffusés avec une analyse approfondie du contenu. L’objectif du coaching radio, c’est d’abord de vérifier si les règles qui ont été définies dans le policy book sont respectées. L’exercice consiste à pointer les erreurs, les rectifier et améliorer le contenu et la tonalité. Mais c’est aussi l’occasion de mettre en lumière les talents, les performances des animateurs”.

Pour en savoir plus sur le sujet des “écoutes de piges”, retrouvez ici l’avis du journaliste François Quairel, dans La Lettre Pro de la Radio.

Ne pas négliger l’importance du coaching en se lançant dans l’aventure radio ou podcast

Le coaching radio a des résultats plutôt probants qui montrent son efficacité et son importance. Le coach analyse objectivement le programme. C’est une oreille extérieure qui permet la prise de conscience des erreurs qui sont commises. Et puis à l’inverse, il met en avant le potentiel afin de cultiver le meilleur de chacun. Le coaching radio permet d’analyser, de corriger et aussi – très important -, de valoriser. Il contribue ainsi à améliorer la qualité des interventions et de manière plus globale le programme que l’on propose.

Le coaching est donc une des clés importantes de la réussite d’un média audio (radio comme podcast). Se pose ainsi la question des entreprises qui veulent se lancer dans les productions “faits maison”. Sachant que 80% des podcasts sont actuellement issus de radios FM, faits par des personnalités qui ont de nombreuses années d’expérience, difficile de proposer des contenus d’aussi bonne qualité sans être accompagnés de spécialistes. Les Français sont habitués à l’excellence quand ils écoutent leurs programmes favoris. Une entreprise doit ainsi prendre garde au “home-made”, et plutôt faire appel à des professionnels. Ce sera plus facile pour créer un succès et l’audience sera au rendez-vous plus rapidement, qu’elle soit auprès du grand-public ou de cibles plus internes, comme des collaborateurs commerciaux ou des clients.

C’est en tout cas une excellente idée d’utiliser l’audio pour une entreprise. Les médias audio inspirent confiance et surtout accompagnent la vie des auditeurs. La radio et le podcast se consomment au bureau tout comme soi, en voiture comme dans les transports en commun. Ce type de média permet de “rentabiliser” utilement son temps, dans une salle d’attente ou en marchant dans la rue par exemple.

Article écrit et propos recueillis par Frédéric Courtine, associé fondateur de Mediameeting.

Mediameeting est le premier opérateur français de podcasts et radios d’entreprise. Plus de 200 experts conseillent et produisent des médias audio pour de nombreuses grandes sociétés, depuis 2004. Les laboratoires Arkopharma par exemple bénéficient d’un podcast de communication interne, à destination des forces de vente itinérantes.